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       La 
        cité de THX 1138 est un environnement clos et souterrain, 
        constitué d'une succession de couloirs et d'appartements-cellules. 
        Une ville aseptisée et vide dans laquelle tous les lieux se ressemblent. 
        Un monde où l'amour est interdit. Un monde où tout est blanc, 
        des murs aux vêtements. Un monde qui ressemble non pas à 
        une ville, mais à un sinistre hôpital. Ou à une prison. 
        Toute la cité est en effet sous le contrôle d'un puissant 
        réseau de vidéo-surveillance qui n'épargne aucune 
        liberté. Toutes les décisions reviennent aux Hommes qui 
        sont derrière leurs écrans de contrôle. L'informatique 
        est passé par là : le pouvoir n'a plus de représentation 
        physique ou architecturale comme l'était la "nouvelle tour 
        de Babel " dans Metropolis.  
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       Intra 
        muros  
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       La 
        ville est "protégée " par la "coquille ", 
        une gigantesque structure qui empêche quiconque d'entrer ou de sortir. 
        Dans cette cité qui contient en elle tous les éléments 
        d'une prison, l'incarcération revêt une forme toute particulière. 
        Lorsque THX (Robert Duvall) est arrêté pour avoir fait l'amour 
        avec LUH (Maggie Mc Omie), il se retrouve prisonnier d'un enfer au blanc 
        tellement intense, qu'il est impossible de distinguer ni murs ni limites. 
        THX semble paradoxalement libre. " Etre en prison dans un univers 
        qui est déjà carcéral cela ne peut vouloir dire être 
        enfermé entre quatre murs " explique Frédéric 
        Kaplan. " La prison est un espace sans murs, sans limites, où 
        il n'existe plus aucun repère spatial : être en prison, c'est 
        être nulle part ".  
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       " 
        La ville semble construite autour d'une topologie artificielle basée 
        essentiellement sur le fait que la circulation des personnes a été 
        remplacée par la circulation des messages " écrit 
        Frédéric Kaplan dans son étude 
        sur les villes de la science-fiction. " Dans cette conception 
        non spatiale de la ville, que l'on retrouve dans une certaine mesure dans 
        1984, le centre ville n'est plus un lieu mais une fonction 
        : c'est le cerveau qui commande et régule les messages ". 
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