DIEU
ETAIT
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DANS
L'EPROUVETTE
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Les
auteurs de science-fiction semblent d'accord pour voir dans la brebis
Dolly les premiers remous de la vague génétique qui s'apprête
à submerger nos sociétés. Enfants à la carte,
naissance d'une nouvelle race d'Hommes dite "supérieure "
: le cinéma donne au monde à venir de quoi céder
au vieux démon de l'eugénisme et mettre Dieu au chômage.
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Le
XXIème siècle sera génétique
ou ne sera pas.
Blade
Runner
(1982, Ridley Scott) et Bienvenue
à Gattaca
(1997, Andrew Niccol) mettent en scène des mondes dans lesquels
aucun être ne voit le jour sans l'aide de la science. La voie naturelle
pour concevoir est celle de la procréation à la carte. Choix
du sexe de l'enfant, de la couleur de ses yeux ou de ses cheveux : les
couples de Gattaca
peuvent faire de leur future progéniture un être dénué
de tout ce qui est considéré comme un handicap. Le dogme
du XXIème siècle n'est pas religieux mais scientifique.
Les Hommes ont foi en la génétique, capable de les remodeler
et de régir leurs vies.
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La
mère de Vincent, elle, a préféré "s'en
remettre à Dieu
plutôt qu'à son généticien local ". Le
héros de Gattaca
(Ethan Hawke) est ce que l'on appelle un "faith birth ", un
enfant de la Providence, né sans l'aide de la science. Mais avec
ou sans consentement, les fées de la génétique se
penchent rapidement sur son berceau pour jouer les prophètes.
Une simple goutte de sang suffit à déterminer l'avenir de Vincent. Son frère Anton sera lui conçu grâce à la génétique. Plus grand et plus fort, sans prédisposition à l'obésité, à la violence ou à l'alcoolisme : Anton représente une race "supérieure " d'Hommes née grâce à la science. L'être humain concrétise ainsi un vieux rêve malsain : incarner son propre dieu, un démiurge dont les généticiens deviennent les dignes représentants. |