TOUT
LE POUVOIR
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AUX
IMAGES
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Violence
et manipulation : le petit écran n'offrira rien de bon aux futurs
téléspectateurs. Pour éviter des programmes bien
plus dangereux pour l'esprit que des épisodes de Derrick,
une seule solution : éteindre son téléviseur. Plus
facile à dire qu'à faire.
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Pas un mot ne s'inscrit sur l'écran. Une voix off énumère les noms des acteurs et des techniciens. Illustrant le trajet des ondes de foyers en foyers, des zooms sur des antennes de télévision se succèdent à l'image. Le générique de Fahreinheit 451 plante de manière remarquable le décor : celui d'un monde écrasé par la dictature de l'image. Running Man (1987, Paul Michael Glaser) et Fahrenheit 451 (1966, François Truffaut) décrivent tous deux une société dans laquelle art, littérature et musique sont censurés ou interdits. Dans Fahrenheit 451, les livres sont brûlés car, selon le pouvoir en place, "ils rendent les gens malheureux et antisociaux"... et ont une fâcheuse tendance à faire réfléchir leurs lecteurs. Une seule forme d'expression est tolérée, celle qui nécessite des moyens si important que seul l'état peut l'utiliser : la télévision. C'est une arme d'autant plus puissante que personne ne la remet en cause. Les images sont en effet considérées comme le reflet fidèle de la réalité. |
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Voir c'est croire " rappellent les speakerines
de Running Man.
Dans ce film, les téléspectateurs auront en effet jusqu'au
bout foi en la sacro-sainte télé. C'est une vidéo
qui accuse à tort le héros du film, Ben Richards (Arnold
Schwarzenegger), d'avoir massacré des manifestants. C'est une autre
vidéo qui finit par l'innocenter. Les gens ont la preuve qu'ils
ont été manipulés par la première vidéo
mais il ne vient à l'idée de personne de contester la véracité
des images de la deuxième vidéo. La leçon n'est pas
retenue : c'est le dernier qui diffuse qui a raison et les téléspectateurs
restent des moutons sans le moindre esprit critique. Venant du réalisateur
Paul Michael Glaser, qui fut dans les années 80 un des héros
de la série télé à succès Starsky
et Hutch, cette vision futuriste du public
est pour le moins amère
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