LA
GUERRE
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C'EST
LA PAIX
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L'humanité
est une valeur en perte de vitesse dans les univers de la science-fiction.
La crainte du totalitarisme politique fait naître dans l'imaginaire
et sur grand écran des sociétés aux valeurs effrayantes.
Adieu compassion et amour, bonjour haine et violence.
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Les spectateurs attendent patiemment, assis sur leurs chaises. L'écran qui leur fait face s'illumine. Un visage apparaît et les insultes commencent à fuser. Les gens se lèvent, hurlent, jettent leurs chaises contre l'écran. Cela dure deux minutes : on les appelle "les deux minutes de la haine ". 1984 décrit un monde dans lequel l'amour et la solidarité sont de vagues souvenirs, remplacés par la violence et la trahison. Michael Radford ne pouvait pas écarter de l'adaptation cinématographique du livre d'Orwell, ces "deux minutes de la haine ". Un cérémonial quotidien au cours duquel chacun passe ses nerfs sur l'image d'Emmanuel Goldstein, celui qui a trahi Big Brother, ou sur celles des défilés des troupes ennemies. | ||
Cette
scène incroyable
est le symbole d'une société dont les membres ont perdu
toutes traces d'humanité, principalement sous l'effet d'un pouvoir
qui prône la négation même de l'individu et du libre-arbitre.
De 1984 à THX
1138, en passant par Brazil
: on assiste à une "instrumentalisation " des personnes,
reconnues non pas comme des individus, mais comme des fonctions. Courage
et abnégation
: les citoyens deviennent les rouages, indispensables et non irremplaçables,
d'un système étatique dont la finalité leur échappe,
mais qu'ils ne sont ni capables, ni toujours désireux de comprendre.
Même les héros de ces trois films subissent plus les événements
qu'ils ne les provoquent; alors que la fin tragique de Sam Lowry (Jonathan
Pryce) dans Brazil relève plus du malheureux concours
de circonstances que d'une contestation virulente du système.
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L'uniformité
effrayante de la population de THX 1138 ou des travailleurs de
Metropolis
témoigne du fatalisme et de la passivité d'individus qui
n'ont pas d'autres choix que de s'en remettre corps et âmes au pouvoir
et à toutes ses représentations. L'état règle
la vie de chacun, rarement pour le meilleur, toujours pour le pire. La
bureaucratie extrêmement procédurière de Brazil
représente le danger qui guette alors les Hommes : celui de ne
plus pouvoir prendre de décisions, parce qu'il n'en ont plus la
possibilité, ni la capacité.
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