LA
LIBERTE
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C'EST
L'ESCLAVAGE
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L'humanité
est une valeur en perte de vitesse dans les univers de la science-fiction.
La crainte du totalitarisme politique fait naître dans l'imaginaire
et sur grand écran des sociétés aux valeurs effrayantes.
Adieu compassion et amour, bonjour haine et violence.
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Dominique
Momiron décrit dans son
analyse de Brazil
cette société administrée à outrance : "Nul
ne peut rien décider de sa propre initiative. Il faut d'abord s'inscrire
dans une démarche obéissant à une logique administrative
où le règlement prévoit toute une série d'étapes
bien définies, rythmées par l'obtention du formulaire tamponné qui donnera accès au service qui fournira un autre formulaire qu'il faudra aller faire tamponner à un autre service qui renverra à... L'absurde de la logique formaliste poussée à outrance. L'individu n'existe pas en tant qu'être responsable. Il n'est qu'un élément basique dans la mécanique d'une machine qui semble tourner sans que personne ne la dirige ". |
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De nombreuses situations illustrent dans le film cette constatation. Un exemple : les plats servis dans les restaurants sont désignés par des numéros. Lorsque Sam a le malheur d'appeler un steak par son nom, il se heurte à un maître d'hôtel incapable de prendre sa commande tant qu'il ne lui aura pas donné le numéro correspondant à son steak. A l'image de ce serveur, les citoyens de la société brazilienne sont incapables de prendre la moindre décision, dès qu'ils sortent de l'assistanat instauré par les procédures et autres règlements. |
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Il
faut dire que dans le monde décrit par Terry Gilliam, la vie d'un
Homme ne tient qu'à un formulaire.
L'intervention
ultra-violente et destructrice de la police chez Buttle, suivie de celle
d'un huissier informant, de manière
incompréhensible, l'accusé de ses droits, en est le
reflet. Buttle est arrêté par erreur à cause d'un
cafard tombé dans une imprimante, mais enfermé dans une
espèce de sac, il ne peut ni parler, ni bouger, ni se défendre
et se contente d'écouter l'huissier déballer sa litanie.
C'est à son épouse qu'il convient donc de signer
les différents formulaires, alors que l'on emmène son mari
Cet enchaînement ne relève pas du concours de circonstances
mais d'une bureaucratie qui confine à l'absurde, en faisant notamment
passer la signature d'un papier avant la présomption d'innocence.
La violence se trouve alors justifiée et surtout banalisée
par une administration dont les employés ont perdu le sens des
réalités.
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