New
York, ville du futur ?
La "Grosse Pomme " stimule depuis toujours l'imagination des
auteurs de science-fiction. Cette cité aux gratte-ciel immenses
est devenue un véritable mythe dont les excès ont longtemps
servi de bases aux extrapolations urbaines. A commencer par Metropolis.
La mégalopole de Fritz Lang est née de sa fascination pour
les buildings New Yorkais. Si les deux cités présentent
la même extension irrésistible vers le ciel, Metropolis est,
elle, le symbole de la verticalité des rapports entre pouvoir et
citoyens. Le maître de la ville, Fredersen (Alfred Abel), domine
et gouverne la cité depuis son bureau, situé au sommet du
plus grand gratte-ciel de Metropolis, la "nouvelle tour de Babel
".
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Même
cas de figure dans Blade
Runner
: l'étonnante pyramide qui surplombe Los Angeles abrite Tyrell
(Joe Turkel), le tout puissant maître de la génétique.
L'architecture froide, dépouillée et massive de Brazil
s'inspire quant à elle directement de celle des régimes
dictatoriaux des années 30 et 40. Le film de Terry Gilliam est
ponctué de plongées et de contre-plongées, autour
ou à l'intérieur de bâtiments immenses et vides, symbolisant
ainsi l'écrasement de l'individu par le ministère de l'information.
La cité a ses maîtres, sa structure le rappelle, mais ceux-ci
sont inaccessibles pour le commun des mortels. Seul un maigre réseau
d'ascenseurs lie généralement le sommet de la hiérarchie
sociale à sa base. Accéder à ce moyen de transport
ne garantit même pas une rencontre avec les plus hautes instances
de la ville. Sam (Jonathan Pryce) a besoin d'un code secret pour l'actionner
dans Brazil. Dans Blade Runner, Roy Batty
(Rutger Hauer) doit battre à distance Tyrell aux échecs,
pour être considéré comme digne de le rencontrer.
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